LIGNE MAGINOT DE CATTENOM ET ENVIRONS

Sur les hauteurs de Boust derrière la centrale nucléaire se trouve un clocher solitaire, la tour de l’Usselskirch. ​

D’apparence chétive, cette tour était en réalité un des clochers d’une immense église qui se trouvait là, et dont les fondations sont toujours visibles aujourd’hui le long d’un chemin de croix. ​​

Mais où est passée cette église ?

Avant 1939, l’armée française avait établi une liste de bâtiments à détruire préventivement, pour éviter qu’ils ne servent de points d’observation aux allemands. Lorsque la guerre éclate en septembre 1939, l’église de l’Usselskirch dont le clocher principal culmine à près de 40 mètres de hauteur, est un point d’observation formidable sur la ligne Maginot de Cattenom, située dans la forêt en contrebas. ​

Ainsi, lorsque les troupes d’intervalles situées entre les ouvrages devront se replier le 13 juin 1940, l’artillerie de la ligne Maginot va entrer en action pour détruire l’Eglise, et priver les allemands d’une vue imprenable sur leur objectif. ​

Voici l’histoire la plus plausible, selon les différentes sources.

Pour s’occuper de cette mission, la tourelle de 75mm de l’ouvrage du Kobenbusch reçoit l’ordre d’ouvrir le feu. Cependant, l’immense batiment en pierre refuse de céder. Alors, on demande à l’ouvrage voisin du Galgenberg d’intervenir, avec sa tourelle de 135mm, dont les obus ont un capacité de destruction plus importante. ​

Les obus partent, parcourent 3,6km et viennent démolir avec fracas l’édifice, qui sera rasé après-guerre. Le petit clocher, intact subsistera jusqu’à nos jours.

Anecdote amusante, la cloche dans la tour fut démontée par les allemands et installée… à l’entrée des munitions de l’ouvrage de Soetrich ! Elle fut ensuite miraculeusement récupérée et remontée dans le clocher, où elle se trouve toujours aujourd’hui. ​

Cet évènement démontre l’efficacité de la ligne Maginot à Cattenom, qui malgré les nombreuses attaques en juin 1940 ne se rendra qu’après l’armistice, en juillet 1940. ​

Les promeneurs habitués à grimper la colline du Galgenberg auront sans doute remarqué une nouvelle atmosphère au sommet de la colline !

En effet, les cloches de l’observatoire de l’ouvrage du Galgenberg connaissent actuellement une véritable métamorphose.

Après avoir été soigneusement nettoyées et brossées, elles ont déjà reçu une première protection avec une couche de peinture antirouille grise. Dans les prochains jours, elles seront recouvertes de leur peinture de camouflage définitive, fidèle reconstitution des couleurs utilisées en 1940, grâce à des photos d’époque soigneusement étudiées.

Rappelons qu’au début de la Seconde Guerre mondiale, ce bloc de combat avait pour mission de surveiller la vallée de la Moselle et de transmettre ses observations au poste de commandement du fort, situé 40 mètres plus bas, dans les profondeurs de l’ouvrage… ​